#Bénin:Talon fait le pas décisif vers le renouveau de l’école béninoise
L'école béninoise renaît |
Le
dernier conseil des ministres avant le voyage du chef de l’Etat en Chine a été
consacré à plusieurs sujets importants dont l’instauration du Conseil national
de l’éducation nouvelle génération. Une promesse de campagne que tient Patrice
Talon afin de redorer le blason de l’école béninoise qui peine à retrouver ses
repères.
Alors candidat à la
présidentielle 2016, le candidat Patrice Talon avait fait le diagnostic du
délitement de l’école béninoise. Entre autres remèdes, il proposait
l’instauration du Conseil national de l’éducation (CNE) nouvelle génération. A
sa prise de fonction, les faits semblent lui avoir donné suffisamment raison
tant le délabrement du système éducatif béninois revendiquait l’urgence d’une
intervention rapide. Ayant pris le
problème à bras le corps, il a travaillé avec diverses compétences du pays,
afin de préparer l’avènement du CNE. Le
projet de textes portant création, attributions, organisation et fonctionnement
du CNE a fait un long processus afin de recevoir l’approbation de différentes
parties prenantes. Un séminaire gouvernemental s’y est penché pour valider les
options stratégiques avant que le conseil des ministres du mercredi 29 août
2018 ne consacre la tenue d’une promesse emblématique. Au cours de ce
rendez-vous hebdomadaire des ministres, il a été acté la création du Conseil
national de l’éducation nouvelle génération. Preuve que patiemment et méthodiquement Patrice Talon s’emploie à
montrer au peuple qu’un homme d’Etat c’est celui qui, avec courage et en
pensant aux générations à venir en même temps qu’il gère le quotidien, engage
son pays sur le chemin difficile du développement.
Pour rappel, il avait ainsi promis un CNE aux pouvoirs
étendus. La teneur du décret y relatif est édifiante. Le CNE qui sera installé
en décembre prochain est un organisme qui incarne les ambitions du président
Talon et de son gouvernement pour le renouveau du système éducatif béninois.
Les attributions sont de se prononcer sur les projets de politiques, de lois,
de stratégies, de règlements, ou de budgets concernant le système éducatif
national, ou de les élaborer au besoin. Aussi, le CNE aura-t-il la charge
de donner un avis conforme aux projets
de nomination aux postes de responsabilité et de mutations d’envergure du
personnel du secteur et de donner un avis conforme sur les projets
d’homologation et de certification des établissements. Quant à sa composition,
elle suscite respect et émerveillement.
Un
CNE comme il en faut
En outre, en
s’attardant sur le profil et la diversité des membres, on s’aperçoit que le
gouvernement entend prendre en compte tous les secteurs possibles d’éducation,
et permettre que les membres du CNE soient les plus représentatifs possibles.
Par ailleurs, le choix
est laissé aux entités de se choisir leurs représentants au sein de
l’organisme. Ceci est sans doute un gage
de performance en même temps qu’un souci d’extraire le CNE des contingences
politiques ou politiciennes. D’ailleurs pour éviter que ses membres n’aient un
mandat inamovible, il a été retenu un
mandat de quatre ans, renouvelable une fois.
En somme, on peut oser dire de part l’intention
affichée que le président Talon promeut un CNE objectif, neutre et apolitique
pour impulser une qualité nouvelle à l’éducation au Bénin.
Quelques articles pertinents du décret qui portant création,
attributions, organisation et fonctionnement du Conseil national de
l’Education :
ARTICLE
6 : FONCTIONS DU CNE
Le CNE est, pour le
système éducatif national, un organe d’orientation, de coordination, de suivi
et d’évaluation ainsi que de prise de décision.
ARTICLE
7 : Attributions liées à la fonction d’orientation
En tant qu’organe
d’orientation, le CNE conduit des études et des réflexions prospectives sur le
système éducatif national. A ce titre, il :
-
se prononce sur les projets de
politiques, de stratégies, de lois, de règlements, ou de budgets concernant le
système éducatif national, ou les élabore au besoin ;
-
donne un avis conforme aux projets de
nomination aux postes de responsabilité et de mutations d’ensemble du
personnel ;
-
donne un avis conforme sur les projets
d’homologation et de certification des établissements ;
-
émet, de sa propre initiative ou sur
demande du Gouvernement, tout avis, formule toute proposition et propose toute
réforme dans les matières où il n’exerce pas la fonction de décision ;
-
est consulté par le Gouvernement ou ses
membres avant la prise de toute décision majeure relative au système éducatif
national ;
-
peut être consulté, en cas de besoin,
par l’Assemblée nationale ou d’autres Institutions de la République sur des
questions relevant de sa compétence.
ARTICLE
8 : Attributions liées à la fonction de coordination
En tant qu’organe de
coordination, le CNE assure au sein du système éducatif national la cohérence
verticale et horizontale des politiques, stratégies, normes, standards et politiques.
A ce titre, il :
-
garantit la synergie entre les divers
ordres d’enseignement, entre les différentes composantes du système éducatif
national, ainsi qu’entre les secteurs public et privé ;
-
promeut, encourage, accompagne ou
facilite un dialogue permanent entre les catégories d’acteurs du système.
ARTICLE
9 : Attributions liées à la fonction de suivi et d’évaluation
En tant qu’organe de
suivi et d’évaluation, le CNE garantit en permanence la bonne gouvernance du
système éducatif national. A ce titre, il :
-
veille à la mise en œuvre du Plan de
développement du secteur ;
-
joue le rôle d’Observatoire du système,
de manière à s’assurer de la conformité des décisions qui y sont prises ou des
actions qui y sont conduites aux politiques, stratégies, lois, règlements,
normes et standards en vigueur ;
-
rappelle à l’ordre les auteurs des
éventuelles déviances et leur indique les mesures correctives à
envisager ;
-
porte à la connaissance du Chef de
l’Etat les rappels à l’ordre restés sans effet et lui suggère les décisions
appropriées ;
-
procède périodiquement à des évaluations
globales, sectorielles ou thématiques puis formule les recommandations utiles
ou prend les décisions nécessaires ;
-
évalue les textes normatifs et suggère
au besoin des amendements.
Il adresse au Président
de la République, pour chaque année civile, un rapport sur l’état du système
éducatif national.
Le rapport précise
notamment les avancées enregistrées, les déviances observées ainsi que les
actions correctives entreprises ou à entreprendre et leurs effets.
Ce rapport est rendu
public.
ARTICLE
10 : Attributions liées à la fonction de décision
En tant qu’organe de
décision, le CNE définit les normes et standards techniques applicables dans le
système éducatif national. A ce titre, il valide les choix fondamentaux en
termes :
-
de contenu des programmes d’enseignement
général ou de formation technique et professionnelle ;
-
de stratégies d’évaluation des
apprentissages ;
-
de recrutement des enseignants ;
-
de normes de qualité dans le système
éducatif national ;
-
de standards applicables aux
infrastructures ;
-
d’approches pédagogiques applicables
dans le système éducatif national.
Les décisions prises
par le CNE dans les matières ci-dessus énumérées sont directement exécutoires
et s’imposent à tous les acteurs du système éducatif national.
ARTICLE
11 : Nombre et titre des membres
Le Conseil national de
l’Education est composé de vingt-neuf (29) membres qui prennent le titre de
Conseillers au CNE.
ARTICLE
12 : Provenance et modes de sélection des Conseillers
Sous réserve des
conditions générales fixées à l’article 13 ci-dessous, les Conseillers au CNE
sont sélectionnés à raison :
-
d’un représentant, désigné par le
Ministre compétent, pour chacun des sous-secteurs suivants :
·
Enseignements maternel et primaire,
·
Enseignements secondaire, technique et
professionnel,
·
Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique,
·
Formation des personnes vivant avec un
handicap,
·
Alphabétisation ;
-
d’un représentant des structures en
charge de la Recherche scientifique, désigné par le Ministre en charge de la
Recherche scientifique ;
-
d’un Recteur représentant les
Universités publiques, élu par ses pairs ;
-
d’un représentant des Universités
privées, élu par les promoteurs de celles-ci ;
-
d’un représentant élu des promoteurs d’établissements
privés des Enseignements maternel, primaire et secondaire ;
-
d’un représentant élu des organisations
d’employeurs ;
-
d’un représentant élu des organisations
des formateurs en éducation alternative ;
-
d’un enseignant ou formateur en
activité, sélectionné sur étude de dossier après une procédure d’appel à
candidatures pour chacun des ordres suivants :
·
Enseignement maternel,
·
Enseignement primaire,
·
Enseignement secondaire général,
·
Enseignement et formation techniques et
professionnels, Enseignement supérieur ;
-
d’un enseignant ou formateur en
activité, sélectionné sur étude de dossier après une procédure d’appel à
candidatures pour chacun des ordres suivants :
·
Enseignements maternel et primaire,
·
Enseignement secondaire général,
·
Enseignement secondaire technique et
professionnel ;
-
de quatre experts sélectionnés sur étude
de dossier après une procédure d’appel à candidatures avec les profils
suivants :
·
Economie de l’Education,
·
Qualité et évaluation,
·
Sciences de l’Education,
·
Droit.
En outre, le Président
de la République désigne pour siéger au CNE quatre personnalités.
ARTICLE 13 :
Conditions générales pour être Conseiller au CNE
Quel que soit le mode
de désignation, nul ne peut siéger au CNE s’il :
-
n’est de nationalité béninoise ;
-
n’a une très bonne connaissance du
secteur de l’Education ;
-
n’a un casier judiciaire vierge ;
-
a fait l’objet d’une sanction
disciplinaire ou pénale pour une faute commise dans l’exercice de ses
fonctions ;
-
ne jouit d’une crédibilité résultant
d’une expertise avérée dans le domaine de l’éducation ;
-
n’est de bonne moralité et ne jouit de
ses droits civiques ;
-
ne présente des garanties suffisantes de
disponibilité ;
-
n’a préalablement renoncé à son mandat
électif, politique ou syndical, lorsqu’il en exerce.
ARTICLE
14 : Conditions spécifiques pour siéger au CNE
Les conditions
spécifiques pour être membre du CNE au titre des organisations, structures et
catégories socio-professionnelles suivantes sont :
1- Représentant des Universités
privées
-
être promoteur ou recteur dans un
établissement privé d’enseignement supérieur autorisé et ayant fonctionné
régulièrement depuis au moins cinq (5) ans ;
-
avoir une expérience d’au moins cinq ans
en tant que responsable académique ou en tant qu’enseignant.
2- Représentant des établissements
privés des enseignements maternel, primaire et secondaire
-
être promoteur ou responsable dans un
établissement autorisé ayant fonctionné régulièrement depuis au moins dix (10)
ans ;
-
avoir une expérience d’au moins cinq ans
en tant que responsable académique ou en tant qu’enseignant ;
-
provenir d’un établissement ayant eu un
taux annuel de réussite d’au moins 50% aux différents examens durant les cinq
(5) dernières années scolaires.
3- Représentant de la maternelle
-
être instituteur de la maternelle, de la
catégorie B ou de qualification équivalente ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins quinze (15) ans dans la pratique effective de la fonction
d’enseignant de la maternelle.
4- Enseignant du primaire
-
être instituteur du primaire, de la
catégorie B ou de qualification équivalente ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins quinze (15) ans dans la pratique effective de la fonction
d’enseignant du primaire.
5- Enseignant du secondaire
-
être professeur certifié de la catégorie
A ou de qualification équivalente ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins quinze (15) ans dans la pratique effective de la fonction
d’enseignant du secondaire.
6- Enseignant de l’Enseignement et de
la formation techniques et professionnels
-
être professeur ou formateur de la
catégorie A ou de qualification équivalente ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins dix (10) ans dans la pratique effective de la formation
professionnelle.
7-
Enseignant-chercheur des Universités
nationales du Bénin
-
être
enseignant de l’Enseignement supérieur de rang magistral ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins dix (10) ans dans la pratique effective de la fonction d’enseignant
du supérieur.
8- Chercheur
-
être chercheur, au moins de grade de
maître de recherche ;
-
justifier d’une expérience professionnelle
d’au moins quinze (15) ans dans la pratique effective de la recherche
scientifique.
9- Inspecteur de l’Enseignement du
premier degré
-
être inspecteur de l’enseignement du
premier degré ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins cinq (05) ans dans la pratique effective de la fonction
d’inspecteur.
10-
Inspecteur de l’Enseignement secondaire
général
-
être inspecteur de l’enseignement
secondaire général ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins cinq (05) ans dans la pratique effective de la fonction
d’inspecteur.
11-
Inspecteur
de l’Enseignement et de la formation techniques et professionnels
-
être inspecteur de l’enseignement et de
la formation techniques et professionnels ;
-
justifier d’une expérience pédagogique
d’au moins cinq (05) ans dans la pratique effective de la fonction d’inspecteur
de l’Enseignement et de la formation techniques et professionnels.
12-
Représentant
des éducateurs spécialisés dans la formation des personnes vivant avec un
handicap
-
être éducateur spécialisé dans la
formation des personnes vivant avec un handicap ;
-
justifier d’au moins cinq (05) ans dans
la formation des personnes vivant avec un handicap.
13-
Représentant
des organisations des formateurs en alphabétisation et d’éducation des adultes
-
appartenir à une organisation reconnue
d’alphabétisation et d’éducation des adultes;
-
justifier d’au moins quinze (15) ans
d’expérience en tant que formateur en alphabétisation et éducation des adultes.
14-
Représentant
des organisations des formateurs en éducation alternative
-
être éducateur ou formateur en éducation
alternative, notamment des enfants déscolarisés ou non scolarisés ;
-
disposer d’une expérience d’au moins
cinq (05) ans en éducation alternative.
15-
Experts
16-
être titulaire au moins d’un master ou
équivalent dans le domaine considéré ;
17-
justifier d’au moins dix (10) ans de
pratique professionnelle effective dans sa spécialité.
Commentaires
Enregistrer un commentaire