« Il faut mettre l’accent sur des familles fortes et équilibrées et des écoles bien dotées», dixit Adonis Aymar Tella-Delis
La thérapie urgente
pour forcer les pas du Bénin vers le progrès est l’économie de la connaissance.
Cette nécessité, Adonis Aymar
Tella-Delis, interprète et consultant international en Leadership,
entrepreneuriat et développement personnel
en rêve pour son pays qu’il se veut être un hub de l’innovation en
Afrique et dans le monde.
De plus en plus, les pays qui aspirent au développement
évoquent un concept : l’économie de la connaissance. A quoi cela retourne ?
L’économie de la connaissance est une approche de
développement et de gestion des nations sur la base de ce que représentent les
ressources humaines d’un point de vue intrinsèque. Donc, elle s’appuie sur le
développement du potentiel humain pour
qu’il puisse accompagner une révolution intellectuelle de laquelle se découle
une révolution scientifique, économique, industrielle, etc.
On partira du fait que toute nation ne peut pas se limiter à
des ressources dites précieuses, naturelles
mais qui sont limitées. L’or finit, le pétrole s’épuise. A partir de
cela, que faire ? Il faut investir dans l’éducation et dans l’instruction. Il
s’agit de la famille et de l’école. Ce sont deux institutions cardinales qui,
avec la société, produisent des leaders, des personnes capables d’impacter et
de transformer les différents secteurs de la société : la politique, les
affaires, la culture, le sport, le divertissement, les arts, etc. Il faut baser
l’économie sur le développement humain, la connaissance du monde, la capacité
de l’individu à arriver à un niveau d’entendement et d’implication qui puisse
lui permettre d’impacter durablement sa nation voire le continent.
Il faut préciser que l’entrepreneur américain, Bill Gates a
abordé le sujet dans les années 90. Il
expliquait que les années 90 seraient fondamentalement différentes des
années 2000 par ce qu’on appelle les affaires à la vitesse de la pensée. Il
expliquait qu’une entreprise qui démarre pourrait atteindre son premier million
de dollar après à peu près dix ans. Mais cette plage de nombre d’années allait
être réduite considérablement avec les
nouvelles technologies de l’information et de la communication, le
développement qui serait surdimensionnée et exponentielle. C’est dire que le
premier million de dollar peut être atteint après un an ou moins d’un an. Et
aujourd’hui on se rend compte que, entre le moment d’investissement et le
moment de retour sur investissement, le temps est de plus en plus réduit. Pour
la simple raison que nous sommes confrontés à une flambée de possibilités ou
d’opportunités notamment grâce aux nouvelles technologies. Et pour pouvoir
s’adapter à ces technologies, il faut développer l’économie de la connaissance.
Très concrètement, quel intérêt le Bénin a-t-il à aller vers
l’économie de la connaissance ?
Le Bénin est un pays qui n’est pas réputé pour avoir de
grandes ressources de sous-sol. Cela implique que le pays a besoin d’un hub de
technologie et de capital humain vraiment développé pour pouvoir se positionner
aussi bien dans les pays de l’hinterland que par rapport au monde entier grâce
à son accès à la mer.
Il faut donc développer des compétences qui permettent à
l’économie du pays d’être une économie d’innovation et de recherche pour que
les professionnels développés puissent
être mieux respectés sur le continent et dans le monde entier.
C’est un secret de Polichinelle. Le pays a été appelé à une
certaine époque le quartier latin de l’Afrique. Pourquoi ne serait-il pas le
quartier de la connaissance en Afrique ?
A titre illustratif, je peux citer le cas de l’Inde. Dans
les années 90, Rajiv Gandhi, tout jeune Premier ministre élu, indiquait que
l’Inde devrait se positionner sur les nouvelles technologies de l’information.
A l’époque, il expliquait qu’il fallait investir dans la ressource humaine
locale qui est aujourd’hui la plus recherchée dans les grands hubs de
technologie. Aujourd’hui, l’Inde est arrivée à un niveau où elle a tellement
produit de scientifiques, d’ingénieurs, de chercheurs qui sont positionnés sur l’exportation vers d’autres pays et le continent.
Avec le leadership incarné par le nouveau régime, peut-on
affirmer que l’ancrage institutionnel existe pour faciliter l’expression
de l’économie de la connaissance ?
Quand on déchiffre le Programme d’actions du gouvernement
(PAG), on s’aperçoit aisément que rien ne se fera sans le développement des capacités
intrinsèques de l’individu à apporter un développement durable. L’accent sera
mis sur le développement de nouvelles professions, de nouveaux métiers. En
d’autres termes, des métiers d’avenir.
Donc, le Bénin sera un pays révélé par la révélation de ses
citoyens dans les différents secteurs qui feront l’économie du pays. Le PAG
ne peut pas ne pas s’appuyer sur l’économie de la connaissance.
C’est clair que les ambitions portées par le PAG sont nobles
à condition que l’accent soit mis sur le développement de l’éducation et de
l’instruction. Cela implique des familles fortes et équilibrées et des écoles
bien dotées de la capacité à transmettre le savoir, la capacité de faire faire
aussi.
Réalisation : Sylvanus AYIMAVO
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